
Quel est votre parcours ?
Je suis sage-femme depuis 2014. En parallèle de mes études de maïeutique, j’ai entrepris un Master 1 de Biologie Cellulaire. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai poursuivi avec un Master 2 “Reproduction et Développement” de l’Université Paris Cité avant de débuter une thèse de science en biologie du développement. J’ai travaillé sur le statut redox du placenta humain au premier trimestre de la grossesse, et des mécanismes impliqués dans la physiopathologie de la prééclampsie. Mon travail s’est surtout intéressé à une enzyme pro-oxydante appelée NADPH oxydase et à son implication dans la sécrétion du sFlt-1 et du PLGF. Ensuite, j’ai continué ma formation de chercheur dans un laboratoire suisse, à l’Université de Genève, où j’ai travaillé sur la caractérisation d’anticorps thérapeutiques pour le traitement du carcinome ovarien.
Sur le plan clinique, j’ai poursuivi mon activité pendant la majeure partie de mon parcours de recherche. J’ai exercé en tant que vacataire en salle de naissance, en suites de couche, et ai également eu l’opportunité de faire quelques gardes en grossesses pathologiques ainsi que des consultations d’explorations fonctionnelles pendant mon Master 2 et mon doctorat. A mon retour en France, j’ai exercé un an et demi en tant que sage-femme libérale puis un an en tant que sage-femme en santé sexuelle dans un centre de Protection Maternelle et Infantile en Seine-Saint Denis. Mon activité clinique est centrée sur le suivi gynécologique de prévention et je suis très investie dans la question des violences gynécologique et obstétricales.
Qu'est-ce qui vous a motivée à devenir sage-femme puis à vous impliquer au niveau universitaire ?
Je me souviens avoir toujours été très intéressée par la question du soin chez les femmes, de la santé affective et sexuelle d’une manière générale. Ce sont des questions qui rejoignent les idées des mouvements féministes, et la santé des femmes est un vrai sujet politique. Le métier de sage-femme nous offre la possibilité d’être un acteur privilégié de ces questions, en offrant des prises en charge et des soins holistiques aux femmes, à leurs enfants et aux couples.
En complément de ces considérations morales et politiques, j’avais également une appétence particulière pour les sciences fondamentales. Au regard de l’évolution du métier de sage-femme et de notre formation (avec notamment la première année commune aux études de santé) il me semblait important que nous soyons aussi acteurs et actrices de la mise à jour et des innovations des prises en charge que nous sommes amené.e.s à délivrer. Mieux comprendre l’origine des pathologies qui touchent les femmes permet à notre profession d’être innovante et motrice dans l’amélioration des soins.
Pouvez-vous brièvement décrire un ou deux de vos travaux les plus marquants ?
Au cours de ma thèse de science, j’ai démontré que la source placentaire majoritaire de radicaux libres (qui sont responsable notamment des lésions oxydatives) est la NADPH oxydase. J’ai démontré que son activité était très importante dans les stades précoces de la grossesse, ce qui laisse supposer un rôle important dans le développement précoce du placenta dans l’espèce humaine. En parallèle, j’ai également démontré que son activité faisait varier la sécrétion placentaire au premier trimestre de PLGF et sFLt1, qui sont deux biomarqueurs de la prééclampsie. Ainsi mon travail a permis d’identifier un potentiel nouvel acteur du développement placentaire qui pourrait également être une potentielle cible thérapeutique dans la prééclampsie.
Quels sont vos projets pédagogiques au sein du département universitaire de maïeutique ?
Au sein du département Universitaire de Maïeutique, je souhaite m’investir dans la formation des étudiants dans le domaine de la gynécologie de prévention : je suis formée à la simulation haute fidélité et j’aimerais mettre à la disposition des étudiants des scénarios qui leur permettent de perfectionner leurs savoir-faire et savoir-être sur ces domaines d’exercice. Aussi, j’aimerais proposer l’intégration de modules de recherche fondamentale à la formation initiale pour former les futures maïeuticien.ne.s aux notions de biologie cellulaire et moléculaire utiles à leur exercice clinique. Je souhaite également apporter mon soutien à ceux qui souhaiteraient s’engager dans un parcours de recherche fondamentale et à les accompagner s’ils souhaitent effectuer un master ou suivre un parcours initiation recherche.
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